Marathon Berlin 2012

Après avoir bien rechargé les batteries en vacances après l’iron, les jambes sont ok pour s’entraîner pour le 2ème objectif de la saison: Marathon Berlin! Enfin quand je dis objectif, c’est surtout l’occasion de participer à un des Big5, avec 40’000 marathoniens et de profiter d’un parcours urbain avec une ambiance du tonnerre. Le côté sportif est moindre, néanmoins j’ai 9 semaines pour me préparer. Et pour la première fois depuis plusieurs années, je vais pouvoir courir autre chose que des footings grâce aux granulés homéopathiques auxquels je peine toujours à croire

Les entraînements ont étés effectués sur la base d’allures pour tourner en 3h10 (basé sur un test semi-cooper pour déterminer ma VMA), et sur la fin, c’est un rythme que je trouve confortable. Un semi test en 1h29, seul au bord du lac, 3 semaines avant me conforte dans le fait de ne pas tenter les 3h comme lors de mon unique marathon à Lausanne en 2007 qui s’était soldé par une explosion en vol au 31ème et un finish douloureux en 3h17.

Je m’envole donc pour Berlin samedi matin en forme et très motivé à l’idée de courir cette course mythique, théâtre de multiples records du monde.

Dimanche, 5h55, réveil et p’tit déj à l’hôtel;  vu qu’il n’est situé qu’à 3kils du départ, je vais pouvoir me recoucher pour ne partir qu’à 8h, une heure avant le départ. Il fait très frais, et malgré le t-shirt ‘jetable’, le sac poubelle, et la belle couche de vaseline sur les jambes, c’est ‘limite’ et il y aura déjà 2 pipi-stops avant le départ! 😉

Je suis dans le bloc ‘E’ soit 3h15-3’30, et il y a beaucoup beaucoup de monde… Le départ est donné, les ballons sont lâchés, le cadre est magnifique et je me sens spectateur de l’événement ! Bon, faudrait pas oublier de courir tout de même;-) Il me faut bien 2 min pour passer la ligne et ensuite c’est vraiment bouchonné! Prisonnier d’un rythme qui n’est pas le mien, je zigzag et dépasse tant et plus! Le but est de partir tranquille mais bon, y’a des limites! À chaque virage, on est quasi arrêté et le rythme est très irrégulier. L’objectif est de passer les kils en 4’30 ou à in rythme où je me sens bien jusqu’au 35 kils et ensuite d’accélérer… Enfin, c’est le plan;-)

Passage au 5km en 22’45 min et qqs secondes de perdue malgré que je suis en 4’20 sur le GPS… qui indique 5.5km! À force de zigzaguer… 500m de plus sur les premiers kils, et 500m de plus sur les suivants (j’ai 43.2 km au final).

Je prend soin de bien m’hydrater, 2 gobelets tous les 2.5 km; on verra si je parviens à ne pas terminer déshydraté pour une fois! Revers de la médaille: avec ce froid, j’ai déjà besoin d’un pipi-stop… Après 8 km je passe le ballon des 3h15. Pas compris pourquoi il est parti si vite!

Les berlinois sont tous dans la rue, l’ambiance est extraordinaire et je suis vraiment heureux d’être là! Le 10ème, puis le 15ème kil défile dans le même tempo. C’est au 18ème qu’une douleur à la cheville gauche se manifeste; 9 semaines sans soucis et c’est le jour de la course qu’une nouvelle blessure se déclare? C’est pô juste! Je décide tactiquement de faire mon arrêt vidange et la mini pause à fait du bien à la cheville; pas top mais mieux! Au semi marathon, passé en 1h36, je me refait passer par le ballon des 3h15. Il va vite et je ne le reverrai plus (bien que j’ai couru moins que 3h15…).

P’tit coup de mou, la foulée se fait moins aérienne (pour autant qu’ai parfois une foulée aérienne;-) et je ralentis un peu. Les cuisses commencent déjà à se durcir. Zut, pas dans un bon jour… J’essaie de laisser passer l’orage sans vouloir garder le rythme; Gilbert me l’a rappelé la semaine passée: un marathon c’est 30 kils de footing suivi d’un 10 km et d’un finish ‘au mieux’.

Au 30ème, ça devient vraiment dur, cheville, cuisses, et des gars qui commencent à me dépasser. Au 31ème j’ai mal partout, c’est là que je décide qu’il faut switcher en mode ‘compet’ et je relance. J’ai mal partout mais j’ai l’impression que j’arrive à accélérer (ce n’est qu’une impression, en fait je garde le même rythme). Prendre les kilomètres les un après les autres, accepter la douleur. Les jambes ne sont pas dans un bon jour mais la tête à décidé de crocher! Le fait de passer beaucoup de monde y est pour beaucoup!

Au 37éme, je donne tout; je  »ramasse les morts’ et j’ai l’impression de voler! À 2 kils du but, un début de crampe au mollet me rappelle à la raison, pas de folie, la Porte de Brandenburg est en vue et je profite des derniers hectomètres. Je suis heureux, d’autant plus que j’ai couru mon marathon de manière très régulière  (1h36/1h37), 3h13.

Le retour à l’hôtel est pénible; je ne suis pas capable de faire un mini-décrassage et c’est 40 min de marche en boitant bas qui m’attendent! Une douche et une sieste (et qqs compeed;-) plus tard, je flâne sous le soleil couchant de Berlin. Un döner-kebab, un chocolat chaud, la vie est belle!

À bientôt,

Philip