Alpe d’Huez 2014

Tout avait commencé un soir de septembre 2013, lorsque le téléphone commence à crépiter sans arrêt; le groupe whatsup créé pour Roth s’est remis en activité! Après 2 saisons où les oranges ont fait fort niveau participation sur les irons, 2014 s’annonce calme. Benoît et P-A commencent à échanger sur le Triathlon Alpe d’Huez. Ni une ni deux, chiche pas chiche on s’inscrit! Je m’attends à un effet de groupe …qui ne se produira pas! Bref, nous ne sommes que 4 inscrits au départ du Longue Distance, et vu que Benoît a sagement échangé son inscription pour participer au Courte Distance, Julio, P-A et moi sommes les seuls oranges dans l’eau glaciale et cristaline du Lac Vernay, en ce mercredi 30 juillet.

La préparation spécifique à ce triathlon de montagne s’est réduit à sa plus simple expression: après avoir couru à Troyes, Zug et Preverenges, je me suis accordé une semaine de recup’ pour ensuite faire un tour mal-plat avec Gilbert dans le Jura, puis 4 jours dans les Alpes avec Xavier, sac à dos, à manger du col jusqu’à satieté! J’en avais profité pour répérer le parcours, mais vu la pluie et le brouillard je n’en avais pas vu grand chose! Les seules conclusions que j’en avais tiré c’est qu’il valait mieux la jouer pédale douce jusqu’à la mi-parcours à Valbonnais, et que l’Alpe d’Huez pour en finir avec la petite reine, c’est royal! 😉

La mise à l’eau en cette matinée fraîche, sous un léger crachin, n’est pas du goût de tous: une centaine de pinguins sont agrippés à la banquise d’en face, transis de froid, tandis que le reste des 1’200 inscrits hésitent très franchement à se mettre à l’eau! Au milieu, une douzaine de phoques heureux de se baigner dans une eau annoncée à 13 degrés; P-A en fait bien évidemment partie. Pour ma part, je suis sur la banquise d’en face; je me serai tout de même echauffé 50m pour traverser!

Le départ est folklorique car de la banquise on n’entend rien du tout, et nous voyons les premiers s’élancer d’en face, alors que la moitié des concurrents ne sont toujours pas dans l’eau! Bon, ben quand faut y aller faut y aller… La vache! Elle est froide! Doussard 2013 revival! Je pars assez tranquille le long du bord. Tranquille car je n’arrive tout simplement pas à poser ma nage correctement! Le souffle assez court, je m’efforce de glisser au max et de reduire les tours de bras. Après qqs minutes, je bois une petite tasse, et l’eau froide me tétanise; petit moment de panique où j’adopte la « P-A style, made in Preverenges », soit 2 ou 3 mouvements sur le dos pour que ça passe! Ouf! Vers la fin de la première boucle, je nage normalement, derrière un groupe, et le froid n’est plus un problème; deuxième boucle sans histoire. Sortie de l’eau en 35 min pour 2 kilomètres réels (74ème).

La transition est compliquée: difficile d’enfiler les chausettes et les gants avec les pieds et les mains transis de froid! J’enfile un maillot manche longues par dessus la trifonction et je ne le regretterai pas! Qqs coups de pédales bien appuyés pour monter la petite bosse qui rejoins la route du lac, et c’est parti!

Les 30 premiers kils jusqu’à Séchilienne sont essentiellements descendants. Ca fait bizarre ne pas avoir de cintre de tri ou de prolongateurs! Le choix du materiel à été orienté sur du ligth, donc le vélo de route BMC, et les mini prolongateurs que j’ai essayé n’étaient pas assez stables pour que je roule de manière décontractée. Je passe tout de même pas mal de monde sans appuyer sur les pédales…

L’Alpe du Grand Serre est présentée sur le site du triathlon comme « ne présentant aucune difficulté ». Ben mon vieux… 14 km a un peu plus de 7% de moyenne… j’ai déjà usé mon 28 dents bien que j’ai un compacte! J’essaie de monter à la puissance cible de 280W, sans me soucier des qqs avions (55 kg tous mouillés) qui m’enrhument régulièrement. Malgré tout je monte un peu trop fort et on m’annonce « 52 » au sommet.

La descente est courte et technique et je passe néanmoins pas mal de monde en mode « jeu vidéo accéléré ». Il reste une vingtaine de kils assez roulants avant le ravito perso de Valbonnais. Je l’attend avec impatience car le temps à radicalement changé et le soleil tappe bien, avec une température estivale! J’échange 2 gourdes de sirop/malto contre une veste, et je m’attaque au (long) col d’Ornon. Grosse plaque. Je me sens bien. Un peu trop d’ailleurs et mon capteur de puissance me rappelle à l’ordre! Le mal est sans doute fait car je cale un peu dans les 3 derniers kils et je me rejouis de la très longue et très technique descente sur Bourg d’Oisans. Et là je me fais vraiment plaisir!

Au pied de l’Alpe d’Huez, je suis aux portes du top30…et ça va pas durer! Les 3 premiers kilomètres très raides sur La Garde se passent bien. Anton et Judith encouragent à tout va! (merci!!!) et le moral est bon. Mais en montagne, le temps peut changer très vite: j’ai vraiment eu l’impression de prendre un tir! Impossible de se remettre en danseuse car la tête qui tourne vers le 5ème km, et je reste scotché au bitume, avec comme seul but d’arriver en haut et d’en finir avec cette montée. Avant Huez, pas mal de monde me redépasse. « Y a quand même des gros gabarits qui font ce tri »; entendu par un couple au bord de la route… No comment! Mon rythme est assez pathétique et Jean-Claude et Daniel qui montent avec moi les derniers kils ont l’air d’avoir toute les peines du monde … à tenir en équilibre à cette vitesse! 😉 Sur le dernier kilomètre de plat, je me décontracte les jambes et n’arrive pas à imaginer un semi-marathon valonné en altitude… (81ème temps vélo mais… 193ème chrono de la montée de l’Alpe d’Huez, malgré un bon départ!)

La transition est … lente! je m’assieds dans l’herbe pour changer mes chaussettes et …reprendre mon souffle! Je m’élance sans grande motivation aux alentours de la 60ème place, pour un footing à la montagne. A défaut d’être rapide, au moins j’aurai été régulier dans mes 3 tours: 37’39 / 37’16 / 37’06. Judith m’a obligé d’accélérer un peu sur la fin alors que j’essuyais un joli coup de mou! Le parcours est vraiment usant et il n’y a vraiment pas de plat pour trouver son rythme! A noter que Priska m’a dépassé au 15ème kil!!! Je n’ai dépassé personne et j’avoue que c’est pas super motivant! (193ème temps de course; 82ème rang final en 7h17).

C’est pas demain que je serai sur la ligne de départ d’un tri de montagne: c’est trop dur de courir derrière! (et la neige elle est trop molle;-). Après Embrun, je pense avoir « donné » dans cette spécialité, et j’ai pas le gabarit pour! Mais le cadre est juste magnifique! Un tri à avoir fait une fois!

Merci à Judith, Anton, Daniel, Jean-Claude, Benoît et sa famille, et la famille à Julio pour les encouragements! Vous êtes au top!

a+

Philip

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Natation: http://connect.garmin.com/modern/activity/557573462

2.0 km; 34’58 (1’46/100m)

Vélo: http://tpks.ws/Wp74

114km; 4h41 (24.3km/h); 251W NP (Alpe Grand Serre 287W ; Ornon 270W; Alpe d’Huez 241W)

Course: http://connect.garmin.com/modern/activity/557573468

20.3 km ; 1h53 (5’35/km)