Embrunman 2011

Eyglier, 3h55

Le réveil sonne, mais cela fait déjà 30 min que je suis réveillé. La nuit a été courte, et il est temps de déjeûner et de se mettre en route : une longue journée nous attends à l’Embrunman!

Embrun, Zone de Transition, 5h20

Une longue file de triathlètes s’étend devant l’entrée du parc à vélo. L’organisation n’est pas au point et Marie doit jouer des coudes pour avancer : son départ est programmé à 5h50. Je prépare mes affaires à côté de Pierre-André. Plus de mille personnes s’affairent dans un silence quasi religieux.

Embrun, Plan d’Eau, 5h50

Départ des filles. Pour la petite histoire, elle ne font pas l’Embrunman mais « la course avec les handisports qui part 10 min avant l’Embrunman », dixit l’organisateur au briefing ; Marie à apprécié ! Il fait noir et c’est impressionnant de voir les filles s’élancer dans le Plan d’Eau. Allez GO Marie ! GO Priska !

Embrun, Plan d’Eau, 6h00

C’est parti ! Je me suis placé au centre, en 2ème ligne, juste derrière 3 pros. Très bon choix stratégique : ils partent très vite et ça ne bouchonne pas. De plus, personne ne me nage dessus et je part sur un rythme de 400m. A la première bouée, je m’aperçois qu’il n’y a guère qu’une quinzaine de nageurs devant moi, et je me place dans les bulles pour le reste du premier tour. Je n’ai jamais vécu un départ de triathlon aussi tranquille : aucun coup reçu ! Le rythme est très soutenu et à la fin du premier tour, je décide de décrocher après avoir jeté un œil au chrono : 26’50, un peu rapide à mon goût… Quelques mouvements de dos pour faire un point sur la situation et voir que le prochain groupe est assez loin derrière. La lueur du jour permet maintenant de bien discerner les bouées. Je nage env. 300m en souplesse très tranquille, le temps de me faire reprendre par le prochain groupe de nageurs. Je me glisse dans leurs bulles et sort de l’eau en un peu plus de 56 min. C’est pas si mal pour un « non-nageur »… 😉

embrun philip natation

Embrun, Zone de Transition, 6h56

J’enfile un maillot cycliste par-dessus la trifonction et c’est parti pour 187km de vélo. Un seul mot d’ordre : gérer. La première boucle d’une quarantaine de km est bien valonnée et je mouline sur le 39×28. Très bon choix d’avoir changé la cassette la semaine passée ! La descente est magnifique : le soleil se lève et le lac de Serre-Ponçon est superbe. Le revêtement est assez abrasif mais ce sera comme pour toutes les descentes de la journée : à tombeau ouvert !

Pont du Lac de Serre-Ponçon, 8h12

Morgan vient de me doubler : il file à vive allure et n’a pas l’air sur la réserve. On m’annonce « 52 » juste avant le pont ; il est vrai que j’ai bien nagé ! On remonte la vallée jusqu’à Guillestre par des petites routes de campagnes, très valonnées. J’ai l’impression d’être à l’entraînement : personne en vue, ni devant, ni derrière… Je pédale en souplesse en faisant bien attention à m’alimenter en suffisance.

Col de l’Izoard, 11h11

La montée s’est assez bien passée. Le but était vraiment de la faire en mode « eco ». La cinquantaine de concurrents qui m’ont passé sur la trentaine de kilomètres d’ascension le payeront peut-être plus tard… Sébastien monte plusieurs km avec moi, et proche du sommet, il s’agit de sourire au supporters (Gianna, Benoît) ainsi qu’au photographe. J’enfile un coupe-vent manches longues ainsi que des gants longs : il ne fait pas chaud à 2361m ! Je me régale dans la descente, le route est nickel et permet de tirer courbes et épingles à vive allure. 92km/h vitesse maxi au compteur ! Comme quoi, les Zipp404 n’étaient pas un mauvais choix malgré les nombreuses descentes techniques !

embrun philip izoard

Pallon, 12h39

Une des images marquante de l’Embrunman assurément : un talus de plus de 2km à 14%. Pas évident de la faire « en dedans ». En danseuse, je m’efforce d’avoir une bonne cadence de pédalage. L’ambiance est incroyable. Au ravito, on me file 2 gourdes presque vides ! Il va falloir tenir une bonne demi-heure avec qqs gorgées d’eau ! J’ai soif, et je sens une vive douleur à mon tendon d’Achille. Au passage en dessous d’Embrun, je jette mes 2 gourdes et en récupère 2 autres …vides (ou presque). Le temps que je m’en rende compte, je suis déjà dans la montée de Chalvet.

Chalvet, 14h01

La montée de Chalvet s’est faite en mode « survie » : je suis déseché et attend le ravito avec impatience. Cela fait presque 1h30 que je n’ai rien bu ! Cela faisait presque 2h que je n’avais personne (ou presque) et là, il y en a un paquet de triathlètes qui me déposent littéralement ! La descente est mauvaise et je vais me faire une ou deux petites frayeurs surtout dues au manque de fraicheur et de lucidité.

Embrun, Zone de Transition, 14h18

En descendant du vélo, la douleur au tendon d’Achille est très vive et c’est en boitant bas que je rejoins ma place. 7h18 de vélo, soit 25.6km/h de moyenne et une bonne demi-heure de mieux que prévu. Je retire mon maillot vélo et m’enduis le tendon d’Achille de crème à l’arnica … on verra ce que ça donne. Je part sur mon marathon sur un rythme de footing recup’ en espérant que ça passe.

Barratier, 15h44

Après une quinzaine de kils, cela devient difficile. L’espacement des ravitos est tout sauf adéquat (parfois 4km entre deux ravitaillements!) et j’ai soif ! Je suis sur un rythme « 4h » et je me dis qu’avec un parcours pareil (côtes, descentes raides, chaleur) cela sera difficile de le tenir. La douleur au tendon est gérable mais je me m’imagine déjà le régime sans course qu’elle va m’imposer ces prochaines semaines !

Embrun, Passage de la piscine, 16h22

Le semi-marathon bouclé en 2h03, mais dès la première montée  je suis obligé de marcher. J’ai mal au tendon et l’ « énergymètre » est proche de zéro ! Il fait chaud (28 deg) et p’tit coup au moral : plus de coca au ravitaillements, uniquement de l’eau ! Le scenario « marche à la montée, course à la descente », entrecoupé de « survie en faisant semblant de courir sur le plat », va se poursuivre jusqu’à la fin du marathon.

Embrun, Village, 17h15

Je « cours » comme un zombie à 8 min au km. Il y a 3 filles qui me passent en moins de 500m (places 5 à 7 chez les féminines, parties 10 min avant les gars) et elles, elles gardent le rythme ! Allez, c’est dans la tête ! Je cours 4km avec elles, et puis …plus rien…plus de jus. Après la descente de Barratier, il me reste 6 km pour terminer cet Embrunman. Ce n’est pas faute de pas essayer, mais là, il n’y rien à faire : je n’avance pas !

embrun philip marathon

Embrun, Finish Line, 16h52

Ca y est ! L’arrivée est en vue, et je boucle mon 6ème ironman, le 2ème de la saison, en 12h52. Le temps du deuxième semi (2h29), ainsi que celui du marathon (4h32) sont à oublier. Qu’à cela ne tienne, je suis Finisher !

embrun philip arrivee

Post-Finishline, 17h00

Après avoir essayé de sourire pour la photo finish je ne me sens pas bien, et je me retrouve sous la tente des samaritains, en état de deshydratation prononcé ; des gourdes de 5dl parfois presque vide à vélo, et une telle pauvreté de revitaillement, ce n’est pas digne d’une épreuve de renom. C’est le seul point noir sur cette épreuve.

Je suis de retour juste à temps sur la ligne pour l’arrivée de Marie que nous acceuillons avec Pierre-André. Priska en a déjà fini, en remportant sa catégorie ! Un grand bravo à tous !

embrun priska arrivee

embrun pa arrivee

embrun marie arrivee

Feedback général :

– Ambiance « magique » pour le départ natation nocturne.
– Superbe parcours vélo, difficile, mais qui permet de récupérer dans les descentes. A titre perso (mais Marie me rejoins dans cette réflexion), j’ai trouvé le parcours de Lanza plus « usant », avec la combinaison « vent + dénivellé », bien que plus rapide.
– Parcours marathon rappelant nos entraînements à la campagne, mais très difficile en raison des multiples côtes et changements de rythmes
– Des specatateurs super-enthousiastes et des bénévoles d’une extrême gentillesse !
– L’enchainement Lanzarote – Embrun va laisser des traces et « doubler » ces 2 courses historiques la même année n’est sans doute pas une expérience que je vais renouveller de sitôt ! Bon… Marie et Pierre-André risquent de me faire craquer pour Saintélyon en décembre…On ne dis jamais jamais !

Et last but not least : un grand MERCI à tous nos supporters sur place et …devant l’ordi !

a+

Philip

Résultats :

138 MOREL Philip       0:56:37  77  2:41  7:18:07 143   2:35  4:32:11 266   12:52:07
336 GRANDJEAN Priska   1:16:59 755  3:49  8:01:24 457   6:02  4:23:15 200   13:51:26
585 BESSE Pierre Andre 0:59:16 131   -    8:38:31 682  13:33  5:27:32 588   15:18:49
704 BADRE Marie        1:04:18 302  2:08  8:49:58 744   4:11  5:59:04 726   15:59:36