Ironman Lanzarote 2011

En préambule de ce récit, je dirai simplement que Ironman Lanzarote ce fût le triathlon le plus dur auxquel j’ai participé.

7h, départ natation. Une bastonnade mémorable surtout dû au fait de l’étroitesse de la ligne de départ (5m, alors que la plage fait 2km!). Placé aux alentours de la dixième ligne, sur l’extérieur de la trajectoire, je me bat tant bien que mal pour avancer! Coup de pied dans les lunettes, séance de saute-mouton, tout y passe; dans ces conditions, c’est ou tu nages vite, ou  tu coules! Après 500m je ne retrouve dans un groupe compact qui avance vite et produit de grosses bulles, il ne faut pas le lâcher! De plus, je vois que Marie nage juste à côté de moi! Sortie à  l’Australienne en 29 min: aie, c’est un poil rapide sachant qu’on avait tourné en 33 min. deux jours auparavant! Le deuxième tour est plus calme et je m’efforce de suivre les bulles. Marie est dans mes pieds; on sortira ensemble en 58 min (152 ème).

Transition rapide, malgré le fait qu’il faille enlever le sel et surtout le sable avant d’enfiler les chaussettes. Je grimpe sur le vélo avec en tête le profil du parcours, autrement dit: il faut gérer jusqu’aux miradors! Le vent est déjà levé mais je suis sur pilote automatique dès les premiers kils; plus de 50km/h vent dans dos, 35km/h vent de face, cela ne me dérange pas plus que ça, j’ai l’impression de pédaler en souplesse. Avant la 2ème bosse, celle de Timanfaya à travers les champs de lave, on m’annonce ’65!’. C’est vrai que je suis sur la gauche de la route depuis 50 bornes à dépasser à n’en plus finir; il faudrait peut-être que je me calme! Les sections roulantes sont un régal et je décide de calmer le jeu avant les montées des miradors. La montée d’Haria le vent pleine face est terrible! En danseuse sur le plus petit rapport, tout le monde en chie! L’état de la route n’aide pas, et j’ai l’impression de faire du surplace! A peine de le temps de reprendre son souffle dans la courte et sinueuse descente du mirador qu’on attaque la montée de Rio. Les paysages magnifiques sont là pour nous rappeler qu’on est à Lanzarote! Le ciel est maintenant complétement découvert, et ça ‘tappe’! La longue descente vent dans le dos, ainsi que le fait qu’on ait dépassé les 130 kils, me font croire que je vais faire un chrono canon, d’env. 5h30. En effet, il n’y a plus de difficulté majeure, et le vent devrais nous pousser la majorité du temps sur le retour! Quelle erreur de jugement! Le coup de bambou vient me frapper au moment où je m’y attend le moins, et j’essuie une défaillance comme cela faisait longtemps que j’en avais plus subit! Plus d’énergie, je profite du moindre faux plat descendant pour faire de la roue libre et me reposer les jambes. Les concurrents commencent à défiler; vent de dos quasiment à l ‘arrêt, je me fais enrhumer! Survient alors un virage à plus de 90 degrés, et c’est un faux-plat montant vent de face, sur Nazareth.  Debout sur les pédales, le compteur affiche péniblement 12km/h. Quelle galère, j’hésite à mettre pied à terre pour me reposer qqs minutes, mais ça va passer! J’aperçois le rond-point où l’on va tourner et je pense que mon calvaire va se terminer. Pas de chance, le violent vent de côté ainsi que le revêtement de la route (des cailloux de lave dont le rendement est égal à des pavés!) rendent la progression encore plus difficile! Les 20 derniers kilomètres descendants et vent de dos me permettent d’arrêter de pédaler. Je ne compte plus le nombre de triathlètes qui me dépassent; ce qui me préoccupe c’est de pouvoir enchainer avec un marathon! Je pose le vélo, après ce parcours très venteux de 2’550m de dénivellation positive, en 121ème position (5h49, 149 ème).

Bonne nouvelle pour moi à la transition: je suis capable de courir à côté du vélo! Je me fais enduire le cou de crème solaire (j’ai vraiment fait la bonne option d’opter pour un ‘long’ anti UV sous la trifonction sur toute la course!) et c’est parti pour 42 kils! Il s’agit d’un aller-retour de 9km, puis de deux aller-retour de 6km; le tout en bord de mer assez vallonné. La température est de 26 degrés, et c’est une véritable fournaise avec ce soleil et l’absence totale d’ombre sur le parcours! Sans chrono (j’avais juste une montre), je part contre le vent aux sensations… qui sont bonnes! Je réalise après 6 km que je cours en 4’25 au kil… beaucoup trop vite pour moi! Je ralentis un peu, mais je peine de plus en plus dès le 8ème kil, et ce, jusqu’au 24ème. Je n’en peux plus et j’ai de la peine à repartir après le ravitaillement. Je marche un peu et c’est là que je me fait reprendre par Nicolas Pomelli, tout aussi explosé que moi, qui me motive à courir avec lui. On avance pas vite, on discute, mais on avance, et mine rien on arrive à garder un rythme correct jusqu’au 36ème. Je vois le panneau indiquant le temps de course et j’entrevois la possibilité de passer sous les 11h, mais pour ça, il va falloir accélérer un peu! Allez, je tente, et c’est dans la douleur que je boucle les six derniers kils en 5’15 au km pour achever mon marathon en 3h59 (355ème), et surtout mon Ironman en 10’55 (185ème).

Heureux, détruit mais heureux! J’avais envie de chialer. Après douche et massage, j’attends l’arrivée de Marie qui en a autant bavé que moi. Elle vous fera son récit! Superbe 4ème place dans sa catégorie, elle peut être fière de sa course! Plus qu’à la convaincre de s’aligner sur un Iron plus roulant et les chronos pourraient exploser! 😉

Encore une semaine de farniente aux Canaries en famille, et c’est seulement après cela qu’on pourra commencer à évoquer Embrun…

Philip


Pos  185
Name  Philip Morel
Nat   SUI
AG    30-34
Swim  00:58:39 (152)
T1    00:04:21
Bike  05:49:09 (149)
T2    00:04:02
Run   03:59:06 (355)
Total 10:55:13


Men 30-34     45 (out of  205);
Swim  28; Bike  38; (Swim+Bike  37); Run:  80
Men Overall  185 (out of 1096);
Swim 152; Bike 149; (Swim+Bike 121); Run: 355

La qualif M30-34 était à 10h05 cette année; je ne vois décemment pas comment j’aurais pu aller 50 min plus vite! Rien de neuf sous le soleil, c’est en càp qu’il faut m’améliorer!

Embrun en août 2011, ainsi que Frankfurt 2012 seront sans doute mes prochaines échéances sur longue distance, avec toujours comme seul objectif de se faire plaisir!