Il y a 2 ans de cela, je terminais un récit de course par « plus jamais un ironman… ». Comme quoi, il ne faut jamais jurer de rien…
Mieux préparé, tant au niveau physique que mental, j’aborde ce défi avec l’expérience de la course de Zurich en 2006. L’objectif, lui, n’a pas changé : descendre sous la barrière des 10h. L’ironman, ça fait depuis mon premier tri en 1998 (un mini !) que j’y pense secrètement, et Challenge Roth sera ma seconde course sur cette distance.
Une préparation sur 6 mois rondement menée avec un poil plus de volume (env. 12h par semaine), et beaucoup moins d’intensité qu’il y a 2 ans ; 140 km de nat, 4’500 bornes de vélo et 780 km à pied, voici pour ce qui des chiffres ! Voilà ce que j’emmène avec moi comme entraînements à Roth, en Bavière en compagnie de Gilbert, David et Pierre-André.
Les deux jours précédents la course donnèrent des signes avant curseur de ce qui nous attendraient : pluie, vent et un froid à nous faire oublier que nous sommes au mois de juillet ! Rincés jusqu’à la moelle pour le check-in, les repérages, la visite du triathlon expo, bref, il faut une bonne dose d’optimisme pour espérer le soleil pour la course ! Après un dernier plat de pâtes la veille, dodo dès 20h ! Au réveil (à 3h50 !), Gilbert n’est toujours pas au mieux de sa forme et décide sagement de ne pas prendre le départ ; nous somme tous désolés pour lui. P’tit déj et en route pour la zone de départ sous une pluie battante.
7h, c’est parti pour une journée de sport à se battre contre le chrono, contre soi-même, contre les éléments… Je pars tranquillement dans le canal Main-Donau pour ces 3.8km et trouve rapidement un bon rythme de croisière. Sorti de l’eau en 1h00 (1’34/100m), c’est le moment de retrouver mon sac numéroté avec mes affaire de vélo. Au vu de la pluie et du froid (14 degrés toute la journée) j’opte pour l’option « coupe-vent manche longues » par-dessus la trifonction.
Il faut faire abstraction des conditions météo lorsqu’on part pour 180 bornes à vélo sinon, c’est la déprime assurée… Le parcours cycliste n’est pas si plat que le veut la légende urbaine avec énormément de petites bosses et multiples relances (au total 1500m de dén. pos.). Premier tour « en dedans » sur les bases de 5h. La montée du Solarberg est vraiment impressionnante avec ces dizaines de milliers de spectateurs qui ne s’écartent qu’au dernier moment ; attention à ne pas se laisser griser ! La pluie redouble de violence et j’essaie toujours de suivre mon plan de marche « alimentation » au plus près, mais ce n’est pas évident de boire et manger autant dans ces conditions ! Les descentes se font avec une extrême prudence et certains sont plus casse-coup de d’autres ! A une quarantaine de kilomètres de la fin, le vent à la mauvaise idée de se lever. Inutile de préciser qu’il souffle de face ! Coup de barre après 160km, je ralentis et me prépare à affronter le marathon. Je pose le vélo en 5h07 (35km/h).
Le juge de paix de l’ironman : le marathon ! Je suis exactement dans les temps que je m’étais fixé et dois courir en 3h45 pour descendre sous le 10h. Courir en souplesse, ne jamais forcer l’allure, tels sont les maîtres mots jusqu’au semi (1h51). Le parcours est étonnamment vallonné pour un marathon, sauf évidemment les 20 kils en ligne droite au bord du canal ! Mon genou droit commence à me faire souffrir Le rythme baisse dangereusement vers le 27ème (soit exactement au même moment qu’il y a 2 ans à Zurich !) et j’ai de la peine à positiver. La prise de conscience se fait lorsqu’il me reste 12 bornes à courir en moins d’une heure. Ce serait vraiment trop bête d’échouer si prêt du but. Plutôt que de lâcher prise, je tente d’accélérer, et Ô Surprise, j’y parviens ! Je suis dans un état second et à 5 kils de l’arrivée, je sens que je vais y arriver ! 3h43 et, au final, 9h57 ainsi que beaucoup d’émotions.
A bientôt, pour de nouvelles aventures, à Klagenfurt en 2009 !
Philip
Challenge Roth (2048 classés)
223 Morel Philip 9'57'22
NAT 1'00'53 (251)
T1 03'55 (397)
VELO 5'07'34 (138)
T2 01'54 (109)
CAP 3'43'08 (507)